mardi 9 avril 2013

Inconnue aux bas nylon 1/6

Le printemps ne se décidait pas à sortir de son manteau de velours gris et blanc. Dehors, il faisait froid, mais heureusement le thé chaud reposait sur son bureau, deux écrans sommeillait de leurs messages, de leurs liens internet vers d'autres pensées, d'autres images. John écrivait depuis plusieurs jours, il se libérait de mots, devenant la source de nouvelles idées, de nouveaux paragraphes, de nouveaux chapitres pour des livres, pour des articles. 


Le soleil marquait le sol avec la grille des carreaux, le canapé de cuir se réchauffait.





Il finissait et devait se rendre vers Paris, un chemin vers cette inconnue. Leurs échanges avaient été uniquement électroniques, aucun ne souhaitant voir vraiment l'autre, encore moins connaître le son de la voix même en ayant les numéros réciproques de mobile. Des mots, des emails, des sms, des échanges de pensées, des approches de douceurs, des sourires parfois entre deux phrases, des détails pour se découvrir sans tomber dans la description technique digne d'un profil de la CIA, juste une approche libertine. C'est elle qui avait fait le premier pas vers lui, connaissant l'homme et son univers via un couple d'amis. Son amie en particulier lui avait vanté la douceur, le style décalé de ce libertin, enfin plutôt de cet épicurien. Assez vite elle avait insisté pour savoir, pour connaître un peu plus, enfin elle avait insisté pour avoir ses coordonnées. 


Lui, avec politesse avait répondu à ses emails sur la lingerie, sur le nylon, sur les mots de son blog, des mots presque banals, mais en fait des premiers pas pour lui avouer une envie de le croiser, de le voir, sans en dire réellement plus. Sauf une date pour se voir.




Ainsi là, sans surprise, il se garait, avec une petite sacoche contenant divers accessoires de douceurs, elle lui avait avoué une envie plus charnelle, plus soyeuse, sans plus de précision. Là, en bas de l'immeuble haussmannien, il attendait la réponse à ses sms, voulait-elle sortir ? marcher un peu pour le voir ? serait-elle déçue ? marcher pour parler et se découvrir, partir dîner même ?
Il reçut simplement un sms "Chambre 310".


John sortit sous les dernières gouttes de pluie froide de cette journée, la nuit tombait. Paris s'illuminait. Il s'engouffra dans ce mini ascenseur parisien à cage, une vieillerie grinçante, un relent du passé. Un couloir, deux côtés, quelques pas sur la moquette récemment posée, une porte avec le numéro "310", légèrement ouverte, il frappa, entra.





Devant lui, avec un éclairage léger, une femme habillée de noir, avec un foulard Hermès sur les yeux. Sculpturale, seule, attentive à sa présence. 


Etrange situation, deux inconnus l'un pour l'autre, qui malgré la proximité, se voit sans vraiment mixer leurs deux regards. John posa le sien sur les cheveux blonds, noués dans ce foulard soyeux, cette bouche orangée,  un joli cou, un chemisier de voile noir sur une transparence généreuse, une jupe moulante sur des formes gourmandes, des jambes charmantes dans un fin voile noir, le tout posé sur des hauts talons noirs vernis. 

Il avança après refermer la porte. Elle tremblait.



...à suivre ...


JohnSteed


4 commentaires:

N&G a dit…

Voilà une visite libertine , chère John ... nous attendons la suite et si besoin nous venons participer ;-)

Isa a dit…

Ce début nous donne bien envie de connaître la suite.

pussy a dit…

Oh, j'adore ce début de récit, il me fait étrangement penser à une situation connue, enfin le début...
J'attends la suite avec impatience!!!

François a dit…

Deux inconnus certes, mais tellement désireux de se connaître... et le désir est souvent plus fort que l'inconnue...
Magnifique entame...
Bien à vous,
François.