La nuit avait envahi la pièce,
les seules bougies éclairaient le plafond, avec des vagues instables, des
ombres, des éclats lumineux parfois reflétés dans les miroirs. La dernière
lumière indirecte avait été éteinte. John dégustait une belle cuvée de
champagne Salon, trouvée dans la réserve de Mary. Cette femme avait un goût
fort prononcé pour les cuvées rares, les années un peu anciennes, les grands
millésimes. Hésitant avec un Cristal de Roederer, il avait cédé à un de ses
péchés mignons, Salon 1982. Des bulles dorées, plus faibles qu’une cuvée
récente, et puis ce mélange vineux, puissant et racé, infiniment délicat et
équilibré, il savourait la vue de sa flûte, avec en arrière-plan, Emma,
toujours féline en bas noirs, qui œuvrait avec douceur, mais en totale
profondeur entre les jambes de Mary.
John flattait son nez avec les
parfums de cette cuvée, alangui sur le canapé mitoyen, avec ce jeu de pénombre,
de chairs en mouvements, de petits cris de Mary quand le gode-ceinture, un
double dong lassé de latex autour des hanches d’Emma, s’enfonçait dans sa
partenaire. Il mêlait les souvenirs récents de leurs parfums intimes et celui
des bulles qui explosaient par milliers sous son nez. Il humait deux
sensations, entre image et délicatesse d’un presque souvenir, avec ce réel en
action devant lui. Les doigts experts d’Emma savaient encore caressé en
pointillés le clitoris de Mary, elle chuchotait son plaisir ou soudainement
lâchait des mots de bonheur, d’extase.
La flûte venait à ses lèvres,
celles de Mary, celles de John, puis d’Emma, il offrait le vin de Bacchus à des
bacchanales en cours. Les courbes, les hanches, les croupes, les fesses, les
seins, les chevelures, les coins, et recoins, les cambrures fatiguées étaient
des lieux trop nombreux de reflets des lumières, des dessins au féminin dans
les yeux de John. L’esthète jubilait intérieurement, une jouissance psychique.
Il visitait en mouvement, avec des
ombres, des corps, une évocation d’Helmut Newton, presque en noir et blanc,
totalement érotique avec tous les angles de vue.
La soirée avait épuisé non les
ressources de fantasmes en action, mais les corps, l’énergie leur manquait. Il
n’avait plus qu’infuser ces doux moments en eux. Une telle débauche de
sensations laissait les sexes emplis d’une présence fantôme. John avait
enveloppé Mary dans un déshabillé de soie ivoire, trouvé dans sa chambre, elle
était en position fœtale, sa tête sur ses genoux, ses pieds sur les jambes
nylonnées d’Emma. Les complices se souriaient, les épicuriens dégustaient les
bulles et ce partage encore chaud de leurs corps.
La nuit amènerait le petit matin,
ils dormiraient dans ce salon, épuisés, ou après quelques pas à trois dans le
grand lit de Mary.
Mais toujours avec leurs bas
nylon, pour conserver ce parfum exquis de désir à fleur de peau.
JohnSteed
PS : Bonnes vacances
coquines à toutes et tous.
Si vous avez des histoires
écrites à partager, relisez le premier article de ce blog. John sera heureux de les
illustrer, de les partager ici, parfois de les enflammer.
Si vous avez uniquement des
envies à fantasmer, envoi un email à JohnSteed.Nylon@gmail.com
il écrira pour vous, pour les fidèles lectrices et lecteurs, les amoureux des
bas nylon un peu coquins, de nouvelles histoires à partir de vos suggestions.
L’été est toujours source de chaleur, de fine dentelle, de désirs, de glamour …