samedi 5 mai 2012

Emma la rappelerait


Avec Mary, après que celle-ci est ouverte un peu sa vie intime, sa conception de la relation femmes-hommes, Emma avait exposé sa vie, par tranches, par touches, entre deux cocktails. 


Parlant des hommes,  elle aussi, mais de son John, cet homme un peu particulier, un homme, devenu gentleman si classique avec cette pointe d’excentricité bien à lui. Il oscillait entre des habitudes d’un autre siècle, de gentilhomme désuet, d’échappé d’un club anglais avec ses rites immuables, et cette douce folie pour outrepasser les lois.

Il ne refusait pas pour autant les technologies, les nouveautés, mais son épicurisme ne trouvait de saveur que dans le beau, plus souvent les belles, les voluptueuses, le futile respectueux, le luxe et la politesse, les jolis mots et les mets délicieux. Gourmet de la vie et de ses délices, il était l’ami devenu amant d’Emma. Une relation sans contrainte, de dégustations irrégulières, de saveurs et de parfums, ils partageaient un bout de vie.



Elles avaient fini hilares, un peu enivrée des alcools mélangés, dans le couloir de cet hôtel, parlant de fantasmes de femmes. Une dernière fois, par jeu elles avaient montré leurs jarretelles, leur dessous au quotidien, à un couple de touristes japonais affolé par tant d'insolence, ouvrant joyeusement leurs portes pour aller dormir chacune de leur côté.

Ainsi elles s’étaient rencontrées de nouveau, par hasard, à cette soirée dans les salons de l’Automobile Club de France, face à l’obélisque de la Concorde, encore entre petits fours et bulles de champagne. John était présent ce soir-là. Mary avait parlé de son anniversaire, Emma lui avait envoyé ses surprises quelques semaines plus tard.






Le taxi venait de s’arrêter devant son immeuble, elle allait la rappeler depuis son canapé, en attendant son mâle, son masseur.

John avait quitté son bureau pour une douche chez lui, pour se débarrasser des effluves du train. Un costume, des chaussures cirées par ses soins, avec une finition polish avec un bas nylon filé. Une astuce fournie par un majordome de son club anglais, cette matière s’échauffant très vite au frottement, elle transmettait sa chaleur au cirage, pour une meilleure imprégnation du cuir. Le brillant venait se figer après le retrait du voile. Une cravate d’un prune presque noir, une chemise blanche, sa tenue restait classique. Une pochette orange pour ses outils multimédia, un livre, les clefs de sa voiture, et un bouquet de fleurs attrapé au passage devant cette petite boutique du centre-ville, il partait serein.




Emma avait posé sa valise dans son dressing, un coin de cette double pièce, son luxe à elle, une pour les chaussures et les accessoires de mode, une pour les vêtements. Elle avait allumé son spot à musique, choix jazz, un crooner des années 60 peut-être. 



Elle se glissait sous sa douche, chaude, décontractante, nue. Elle savourait le parfum de miel de son savon, elle retrouvait ses repères, contente comme souvent de partir pour quelques jours, contente de revenir dans son cocon ensuite.

Pas de famille, pas d’enfants, juste sa liberté ! son entière liberté !



...à suivre (mais aussi à découvrir ou re-découvrir depuis les premiers épisodes) ...

Saurez-vous attendre ?

JohnSteed

4 commentaires:

François a dit…

L'attente est délicieuse, il faut bien avouer... mais quelle impatience !! ;)
Bien à vous,
François.

Isa a dit…

Cher JohnSteed, vous utilisez la magie de vos mots pour faire languir vos lecteurs...
Elles prennent vie sous votre plume, si délicatement...

Des photos magiques , encore...

françoisedu80 a dit…

Emma bulle dans son bain
John échaffaude sa soirée
Mary s'évade dans les bulles de champagne .
Plaisir , plaisir ...

pussy a dit…

De très belle photos pour accompagner une si belle description de préparatifs de rendez-vous galant, un régal!
J'ai hâte de lire la suite!